26 décembre 2005

Boeing 777-200ER Air France pushback


Il y a un endroit à CDG difficile car petit pour tout ce qui est "blocs" (on "gare" un avion avec les bâtons) et "pushs" (on repousse les avions vers les taxiways) : c'est à la "Cerise"

La Cerise est appelée ainsi du fait de sa forme vue d'en haut : un terminal d'arrivée en cercle où viennent se garer les avions et un long couloir courbe qui fait penser à une queue de cerise.
3 points gros porteurs, je dirais seulement, mais il y a tellement peu de place pour parker les engins et le matos que c'est un miracle de pouvoir déja caser 3 avions à cet endroit.

Et c'est par un matin pluvieux et brumeux que ce 777-200ER d'Air France est au push. Je suis monté sur une passerelle pour prendre ces photos...un angle interressant





Close-up du cockpit du F-GSPE, sale

je trouve ce cliché intrigant, je sais pas.

On devine plus que l'on ne voit les pilotes, qui s'apprêtent à démarrer leur deux énormes réacteurs Général Electric GE-90-94 qui vont dissiper la brume environnant en un instant.




Ce push s'est fait en vitesse mais je tiens à le préciser, avec toute la sécurité nécessaire à cette manoeuvre.
En vitesse car un A330 d'Air Canada arrivait après nous, et .. priorité aux arrivées!

















Les hommes en orange sont de la société de sous traitance chargé de décharger le 330 qui nous suit: tout le monde fait le même métier en piste, bien que certains se croient privilégiés.

Il est toujours impressionnant qu'un "simple" petit engin puisse pousser ce monstre de 777 d'environ 260 tonnes avec une relative facilité.
Pour information, si l'angle de braquage de la roue avant atteint une valeur trop importante, il y a risque de torsion du train voire cassure : la fameuse ligne verticale "No tow" peinte en rouge sur la trappe avant est là pour rappeler ce risque à "celui qui pousse"


contactez moi si vous voulez utiliser ces photos


A340 parké AF


A340 par un petit matin bien brumeux...

A330 TAM (Brésil)


La TAM (prononcez "Tamé") est la deuxième compagnie aérienne brésilienne derrière la Varig.

C'est une compagnie qui monte et qui mise sur un service de qualité avec des prix attractifs. En 1998, La TAM signe un accord de partenariat avec American Airlines et en 1999 avec Air France.

Les avions ont tous moins de 15 ans. 90% des avions de la flotte sont des Airbus.
Pour les vols transatlantiques, ce sont des A330 comme celui ci

Vous avez ici un A330 qui vient de se poser à CDG, en 8R/26L: c'est exactement la même piste en fait, mais comme un avion décolle et attérrit très souvent face au vent, les mouvements se font selon les caprices d' Eole; petite précision : 26 L (left) veut dire que l'avion fait face au cap 260; c'est toujours comme cela que sont nommés lés pistes.

Le "L" pour Left signifie que c'est un doublet de pistes (2 dans le même axe) et qu'il ne faut pas la confondre avec la 26 R (right)

Comme vous pouvez le constater, les reverses et les spoilers sont enclenchés, et paradoxalement le freinage se fait très en douceur et sans trop de bruit.

Certains disent que l' A330 est l'un des avions les plus économiques qui soit, tant par son prix, sa conception "Airbus family" et ses moteurs très fiables. Cet avion correspond donc parfaitement à une compagnie comme la TAM, "qui monte" et qui possède une flotte Airbus: en effet, la conception des Airbus permet aux pilotes de passer d'un moyen courrier A320 à un gros porteur comme l'A330 voire l'A340 sans trop se défamiliariser avec les cockpits, qui ont environ 95% des commandes identiques.

Un gain de temps et de coût non négligeable pour une compagnie.

Un A330 arrivant de bon matin à CDG et circulant sur la "Roméo Papa 5" pour aller se parker en Alpha ou à la "Cerise". Il faut savoir que les taxiways de CDG sont un véritable labyrinthe avec des nombreux changements de fréquences en fonction des zones où évoluent les avions.

Chapeau donc aux pilotes et aux contrôleurs "sol" pour leur gestion efficace de ce désordre organisé

Evidemment, les hommes fantasment beaucoup sur les Brésiliennes (avec parfois de sacrés surprises!!!) , et c'est vrai que cela fait un petit plus pour la compagnie .
Lorsqu'on les admire, on peut savoir tout de suite quelles langues les hotesses parlent. Sur la droite du col de leur uniforme, il y a une sorte de pin's du drapeau brésilien pour le portugais alors que sur le côté gauche, il y a le drapeau des langues étrangères.
Il y en a toujours une ou deux qui parlent le français, et c'est toujours appréciable.


Sur les 330 de la TAM, au niveau du cockpit, on peut lire " The Magic Red Carpet", le tapis rouge volant: tout un programme !



Sur cette photo de 2004 (en haut), un 330 est au touché.

A cette époque la TAM n'avait pas encore décoré ses avions comme c'est le cas actuellement (ci contre)
La nouvelle déco fait la part belle au patriotisme brésilien avec la phrase "Orgulho de ser brasileira", que l'on pourrait traduire comme "fier d'être brésilien", voir implicitement "fier de représenter le Brésil"...tout un programme je vous dis !

Je vous laisse découvrir les nouvelles parties décorées...




Un A330 parké par une nuit pluvieuse à la "Cerise" de CDG, qui attend sagement ses passagers pour le départ du soir. Un avion vraiment coloré....




Arrivé de Sao Paolo, ce 330 coloré apporte un peu de chaleur a l'hiver
j'aime particulièrement cette photo car il y a un magnifique contraste entre le ciel gris tristounet parisien et les couleurs flamboyantes de l'avion brésilien: avec cet avion, on sent que l'on va dans un endroit où ca va chauffer !
Contactez moi si vous voulez utiliser ces photos

Boeing 777-200ER AF F-GSPJ, Cockpit nocturne.















24 décembre 2005

Il pleut, et je finis à 22h. Bizarrement, il ne fait pas trop froid pour une soirée de Décembre. Un 330 D' Emirates fait son chargement en Charlie 4, je le regarde machinalement...je m'ennuie....
22 Heures?!
N'est il pas honteux de finir à cette heure un jour où le monde entier s'apprête à faire ripaille?!
Pas grave: au moins, lorsque je serais rentré tout sera prêt et je n'aurais plus qu' à passer à table avec les miens...

19h30...que faire? Mon prochain vol, un 320 venant de Domedodovo (je vous laisse deviner le pays !) n'arrive pas avant une heure et j'ai déja explosé mes oreilles avec le MP3...je sors sur les pistes, comme ça, machinalement dans l'espoir de rencontrer un collègue, faire quelques clichés nocturnes....

Parké en A18, un 777 attend sagement ses pax pour un vol de soirée.
Tiens tiens...je vais me faire mon petit cadeau de Noel à moi....



L'immense biréacteur est là, devant moi...F-GSPJ est tout simplement massif et magnifique dans la nuit: la force tranquille


Allez hop, je vais faire un petit tour dans le cockpit...il y a bien longtemps que je ne suis pas monté y révasser d'ailleurs...

Je salue un mécano occupé à je ne sais quoi et je me pose sur le siège du commandant: quitte à rêver ..!

Et voila , je suis aux commandes de la bête: ce qui est impressionnant, c'est le climat d'absolue serenité qui règne dans ce cockpit. Un calme olympien, un éclairage doux et tamisé, une ambiance intime: on est bien, vraiment bien.

Je balaye des yeux devant moi...this is MY christmas tree !!

On dit que le bonheur n'existe pas mais qu'il n' y a que des instants de bonheur: en voila un justement.

Il ya quelques années je végétais dans un travail d'emploi jeune qui me servait juste à payer mon loyer et à m'occuper de ma famille, et me voila, moi, féru d'aviation, assis aux commandes de l'un des avions les plus modernes du monde.

Devant moi les écrans PFD, MFD, EFIS etc...sont sous tension: c'est magnifique à voir, je vous le garantis....

C'est sur le "glareshield" ci dessus que sont regroupées les commandes du pilote automatique, de l'automanette (l'avion gère la poussée des moteurs en fonction des différentes phases de vol , en gros) et des différents modes de navigation.

On peut lire ici que le directeur de vol (le FMS) est éteint, tout comme l'automannette, mais que l'avion est "réglé" pour une vitesse de 200 noeuds, au cap 360 et a 10000 pieds: des réglages de check list de fin de vol.


Ici, c'est l'écran PFD, Primairy Flight Display où comme son nom l'indique sont affichées les principales informations d'un vol, ou plutôt de l'attitude de l'avion en vol: vitesse, assiette, taux de montée, cap, altitude, mode de navigation...On retrouve en haut de l'écran , en violet, les informations vitesse (200) et altitude(10000) entrées dans le pilote automatique.

Je regarde à droite: panel radio...et si je me mettais une petite ambiance smooth en captant une petite station? Non, on touche à rien, c mieux...

J'aurais du orienter l'image verticalement, ç'aurait été plus parlant.
Les initiés auront reconnu l'incontournable MCDU des glass-cockpits actuels (cockpit avec écrans multifonctions), au centre.
Sur les cotés, les commandes de radios proprement dites: l'une d'entre elles est réglée sur 127.900: une fréquence controle Sol pour info...
Je vous avoue que j'avais terriblement envie de mettre un "gros son" dans l'avion juste pour le fun, mais je me suis ravisé: jamais de bétises dans un avion, car il s'en souvient !
L' "overhead", le plafonnier de l'avion vaut à lui seul le coup d'oeil: une mosaïque de lumières et de couleurs toutes harmonisées entre elles
C'est ici que sont regroupées entre autres la mise sous tension de moteurs, les commandes hydrauliques, pneumatiques, électriques. Mais aussi ceux d'air conditionné, des feux de navigation et les fameuses annonces "Fasten your seat belt" et "No smoking": j'en suis sur, je m'amusais à actionner l'interrupteur correspondant et à attendre le son ("dong !") caractéristique
La pluie sur le pare brise finit de me bercer et je sens que Morphée m'appelle: je me laisse aller à révasser.
Quelques instants plus tard, un rapide coup d'oeil à l'horloge de l'avion me ramène à la réalité et je dois, à regrets, VRAIMENT redescendre sur terre: mon 320 ne va pas tarder à être à l'approche, et il faut bien que je m'occupe de le décharger, c'est mon métier.